Un nom qui demeure important à Ottawa - Louis-Théodore Besserer
Louis-Théodore Besserer
Section 41, Lot 95N
Le nom de ce soldat, politicien, homme d’affaires demeure important à Ottawa, où son imposante maison bourgeoise se trouve toujours au 149 avenue Daly et la rue Besserer, tirée du nom de ce propriétaire terrien pionnier, traverse le district résidentiel de la Côte de sable connu pour ses maisons historiques classées du 19e siècle.
Né à Québec en 1785 d’un père chirurgien militaire allemand et d’une mère canadienne, il étudia au Petit Séminaire de Québec et poursuivit ses études pour devenir notaire. Dans sa profession, on le décrivait comme « un homme de bon conseil et un financier vigilant, solide et rarement erroné dans son jugement, qui gagna rapidement la confiance de ses concitoyens et se bâtit une bonne clientèle ».
Lorsque la Guerre de 1812 éclata, Louis-Théodore rejoignit la milice du Bas-Canada comme lieutenant dans le 2e Bataillon du district de Québec. En 1813, il fut transféré au 6e Bataillon et promu par la suite capitaine. Les Britanniques considéraient la forteresse de Québec gardant le fleuve Saint-Laurent comme «la clé du succès de la défense des colonies ». Besserer exécuta aussi des missions civiles spéciales pour le gouverneur Sir George Prévost. Avant la Guerre de 1812, son frère aîné, René-Léonard Besserer, avait été recruteur colonial pour le Régiment du Nouveau-Brunswick et prit une commission comme lieutenant dans le 104e Régiment de fantassins (du Nouveau-Brunswick), servant dans la zone de guerre de Niagara, en particulier pour le siège de Fort Érié en 1814.
Comme maints soldats dans les forces de la Couronne, les frères Besserer reçurent des concessions de terres, Louis-Théodore choisissant ses lots dans le canton de Horton dans les Cantons de l’est au Québec, tandis que René-Léonard, qui mourut en 1823, obtint 124 acres de « terres éloignées» dans «la ville du bois subarctique » sur la rivière des Outaouais.
La carrière politique de Louis-Théodore s’étendit de 1833 à 1838, comme représentant du comté de Québec à l’Assemblée législative du Bas-Canada. Il fut l’un des Patriotes de la région de Québec qui, tout en appuyant les Quatre-vingt-douze résolutions rédigées par Louis-Joseph Papineau pour exiger des réformes politiques dans les colonies sous contrôle britannique, préféraient une approche plus modérée. Besserer souhaitait travailler par les filières constitutionnelles pour atteindre ces objectifs, au lieu d’organiser une rébellion armée, telle que préconisée par les Patriotes de Montréal. Il adopta une position de défi contre Papineau, mais il fut cependant étiqueté comme un rebelle par les Britanniques et obligé de quitter la politique. Les chefs de la rébellion « ne lui pardonnèrent jamais sa modération ». « Aigri par les évènements politiques et affligé par le décès de sa première épouse », Angèle Rhéaume, Besserer prit sa retraite à Bytown avec son énorme patrimoine résidentiel qu’il avait hérité de son frère en 1828, mais ne le développa pas pendant une décennie.
Avec l’habile agent immobilier William Stewart, il transforma la parcelle en une énorme subdivision de lots urbains de qualité, appelée au départ Place Besserer. Il donna du terrain à diverses confessions religieuses pour la construction d’une église qui, selon lui, attirerait davantage d’acheteurs fortunés. « En 1845, l’église St. Paul’s Presbyterian Church, au coin des rues Cumberland et Daly, devint la première église permanente dans la Côte de sable. (L’actuelle église St. Paul’s Eastern United Church est une structure plus récente.) Plusieurs lots furent donnés à l’Église catholique romaine pour construire un collège. Le Collège de Bytown sous contrôle de l’église (devenu plus tard l’Université d’Ottawa) fut relocalisé sur le site en 1856 ».
« Avec sa deuxième épouse Margaret Cameron, de Bytown, il fit construire la Maison Besserer sur un site remarquable en bordure de la Côte de sable ». Besserer eut 12 enfants avec ses deux épouses. Il mourut à Ottawa le 3 février 1861.