Spécialiste des maladies infectieuses et premier directeur général fédéral de la santé publique au Canada Frederick Montizambert
Frederick Montizambert
Section 41, Lot 40
Né à Québec le 3 février 1843, d’une famille issue de l’élite administrative et judiciaire de la Ville de Québec, M. Montizambert gradue de la Faculté de médecine de l’Université Laval en 1863 et se rend à Edinburgh, Écosse pour une formation d’études supérieures à la prestigieuse Faculté de médecine de l’Université d’Edinburgh. Frederick Montizambert a épousé Mary Jane Walker le 5 juin 1865 dans la cathédrale anglaise de la Sainte-Trinité, à Québec.
En 1866, il assume les fonctions d’inspecteur médical de la Station de quarantaine de GrosseIle.
Le lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais rappelle l'importante immigration qu'accueillit le Canada, du début du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale. Durant cette période, le principal port d'entrée que constituait Québec reçut plus de quatre millions d'immigrants. Dans un contexte de maladies contagieuses mortelles et de connaissances scientifiques longtemps rudimentaires, la Grosse-Île se vit confier, à titre de station de quarantaine en opération de 1832 à 1937, la tâche vitale de préserver la santé publique. Nombre de prêtres, de médecins, d'infirmières et d'autres employés ont accueilli et soigné, quelquefois au péril de leur vie, les nouveaux arrivants. La Grosse-Île commémore aussi les événements tragiques vécus par les immigrants irlandais en ce lieu, principalement lors de l'épidémie de typhus de 1847. Cette année-là, près de 100 000 personnes, en majorité des immigrants tentant d'échapper à la Grande Famine qui sévissait alors en Irlande, mirent le cap sur le Canada. Plus de 5000 d'entre eux furent inhumés dans cette île.
Trois ans plus tard, en 1869, il accepte le poste de surintendant médical, poste qu’il détient pendant trente ans. À ce temps, la Station de quarantaine était le point d’entrée principal pour tous les immigrants venant au Canada de l’Europe, présentant de nombreux antécédents d’épidémie de choléra. Son rôle de surintendant, lui donne l’occasion de faire de la station un modèle qui devait avoir une grande influence au pays et même aux États-Unis et en Europe.
Lorsqu’il accepta le poste, il mit en place des concepts et des principes scientifiques qui révolutionnent le combat contre les maladies infectieuses durant les deux dernières décennies du 19e siècle, et lancent les programmes modernes de santé publique. Les méthodes innovatrices du docteur Montizambert touchant la quarantaine, fondées sur la connaissance des nouveaux microbes et leurs liens avec la contagion ont réussi à réduire la morbidité et la mortalité auprès des nouveaux venus vulnérables.
Fait beaucoup plus important, la station prit, sous l’impulsion de Montizambert, un virage scientifique aussi rapide que radical : à partir des années 1880, dans la foulée des grandes découvertes en matière de microbiologie, la désinfection et la vaccination eurent raison des détentions prolongées.
En 1892, un laboratoire bactériologique fut érigé sur l’île et permit l’identification rapide des bacilles d’infections contagieuses : les maladies graves purent, de la sorte, être distinguées des infections bénignes qui, elles, pouvaient être traitées à Québec. En 1894, tout en demeurant à la Grosse Île, Montizambert fut nommé, par Ottawa, surintendant des quarantaines canadiennes. C’est ainsi que, peu après, les stations de l’île Lawlor, près de Halifax, de l’île Partridge, au Nouveau-Brunswick, et de William Head, sur la côte du Pacifique, adoptèrent les procédés techniques et scientifiques mis au point sur le Saint-Laurent.
En 1899, le docteur est nommé au poste prestigieux de premier directeur général fédéral de la santé publique au Canada. Il devient responsable de l’administration des stations de quarantaine à la grandeur du Dominion. Tout en poursuivant sa passion pour des reconnaissances scientifiques et techniques, il participe au développement d’un traitement révolutionnaire pour la lèpre. Il participa activement à la mise au point d’un traitement hautement efficace contre la lèpre, traitement qui fut utilisé au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique.
En tant que conseiller du gouvernement en matière de santé publique, il multiplia les recommandations de toutes sortes, notamment l’engagement du fédéral dans la lutte contre la tuberculose, dans le contrôle de l’hygiène à bord des trains de voyageurs et dans le financement des laboratoires bactériologiques. Il caressait cependant un projet en particulier : l’établissement d’un véritable ministère fédéral de la santé. En tant que représentant de l’Association médicale canadienne, le docteur Montizambert a réussi en 1919 à convaincre le gouvernement fédéral à établir le Département de santé nationale. En 1867, il adhère à l'Association médicale canadienne et en est le président de 1907 à 1908.
En 1890, il est élu président de l'Association américaine de santé publique. Il est fait compagnon de l'Ordre du service impérial en 1903 et compagnon de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges en 1916.
En 2001, il est intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne. Le docteur est décédé le 2 novembre 1929 à l’âge de 86 ans.